Journée des Bénévoles le 9 juin 2023

Conférence du Docteur Marc Roussier, service soins palliatifs Hôpital Nord, Saint-Etienne

« La fin de Vie. Loi actuelle. Evolutions possibles ? »

La loi actuelle.

Principe fondamental : respect de la Vie. « Tu ne tueras point » ! Avec quelques exceptions : IVG et peine de mort.

Respect inconditionnel ?

Faire tout ce qui est possible pour réanimer, continuer à traiter, maintenir en vie un patient très fatigué.

Avis et consentement du patient ?

Notion de limitation ou arrêt thérapeutique.

Et le patient dans tout cela ?

Avis du patient. Il a le droit de dire, de faire ce qu’il veut (ou pas) avec ses directives anticipées. Importance de l’information. Le médecin propose, le malade dispose.

La sédation.

Le but de la sédation : diminution de la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient. Quand tous les moyens disponibles n’ont pas permis d’obtenir le soulagement escompté.

Concernant la sédation profonde : on meurt de la maladie, endormi par la sédation. La mort reste un processus naturel.

Les évolutions possibles de la loi.

Pourquoi vouloir une évolution : principe d’autonomie dans une « société des individus », peur de souffrir, de ne plus être efficace, fantasme de non maîtrise, notion de « mort héroïque », droit « de » mourir avec une notion de liberté.

Quelques définitions.

« Suicide assisté » : démarche de suicide assisté logistiquement par un tiers. L’assistance s’arrête avant l’acte létal, lui-même accompli par le patient.

« Euthanasie » : procédé permettant de provoquer la mort. Acte délibérément exécuté par un tiers.

L’aide active à mourir recouvre le suicide assisté et l’euthanasie.

Quelle évolution en pratique (Agnès Firmin Le Bodo).

Aide active à mourir actée. Modèle à définir. Ligne rouge : les mineurs, pronostic vital engagé à moyen terme (6 mois), volonté du patient répétée, discernement intact. Clause de conscience des soignants « dès la 1ère étape ».

Dans ce même texte : développement des soins palliatifs et droits des patients !

Conséquences et craintes par les soignants.

Ordre des priorités : « aide active à mourir »…. puis en fin de texte « développement SP » !

Clause de conscience des soignants.

Risque de voir certains patients « fuir » une prise en charge adaptée.

Dévoiement des principes et élargissement des critères d’éligibilité.

Quelles demandes de la part des patients : mourir ? dormir ? arrêter de souffrir ?

L’offre crée la demande. Soignants en échec et familles en souffrance.

Légaliser la mort provoquée (SFAP)

Contraire aux valeurs de soins, de fraternité, de non-abandon, de dignité, d’intégrité de la personne humaine. Légaliser la mort provoquée entraîne des dérives sans réduire le nombre d’euthanasies illégales. C’est l’aboutissement d’une conception ultra-libérale de la société où la régulation par la loi dispense des dilemmes éthiques.

ADMINISTRER LA MORT N’EST PAS UN SOIN.

Atelier de l’après-midi

Echanges autour d’un photo-langage ayant a trait au compagnonnage dans notre vie quotidienne et à JALMALV.

Voici quelques uns des mots qui sont ressortis et qui pourraient devenir comme une feuille de route pour un accompagnateur auprès des personnes en fin de Vie.

Proximité. Complicité. Résonnance dans notre quotidien. Disponibilité. Ouverture. Regard et Sourire. Bonheur. Surprise. Liberté. Adaptation. Fraîcheur et Vie. Empathie. Paix. Espoir. Consolation. Partage. Nouveauté. Protection. Guidance. Tranquillitude !

Réflexion autour de la question « comment les personnes que vous accompagnez vous parlent de leur mort ? ».

Puis au travers d’un jeu de rôle auquel tout le monde s’est prêté avec joie et rires, nous avons donné notre témoignage d’accompagnateur JALMALV